La Citroën 2CV traverse les décennies comme un vieux copain de route : simple, obstinée et prête à avaler les pistes où les voitures modernes hésitent. Cet article déroule son histoire, ses fiches techniques, ses modèles cultes et les astuces pour l’entretenir quand la route décide d’improviser.
| Peu de temps ? Voilà ce qu’il faut retenir : | |
|---|---|
| Point clé #1 | La 2CV a été conçue pour la campagne : transporter deux personnes et 50 kg de pommes de terre tout en consommant peu. |
| Point clé #2 | Suspension unique et moteur boxer bicylindre refroidi par air : la simplicité technique qui sauve la route. |
| Point clé #3 | Ne pas confondre modèles : la Charleston, la Méhari et la CV Sahara sont des déclinaisons au caractère propre. |
| Point clé #4 | Rejoindre un Club de passionnés et connaître les pièces AZAM/AZLP change la vie d’une restauration. |
Histoire complète de la Citroën 2CV : genèse, prototypes et production (1948-1990)
Le projet de la Citroën 2CV est né d’un constat aussi terre-à-terre qu’un champ labouré : motoriser les campagnes. L’idée remonte aux années 1930 et s’est formalisée dans le projet TPV (Très Petite Voiture). Le cahier des charges était radical et pragmatique, presque militant : transporter une famille modeste, préserver les œufs dans un panier posé sur la banquette, consommer peu et coûter peanuts en entretien.
Le lancement officiel eut lieu au Mondial de l’Automobile de Paris en 1948. Sur le stand, trois carrosseries étonnantes prirent la lumière sans moteur — dernier changement technique oblige. Dans la presse, les qualificatifs fusèrent entre moquerie et curiosité : « quatre roues sous un parapluie » est resté dans les mémoires, autant pour l’image que pour l’idée.
Pourquoi la 2CV a traversé l’histoire
La simplicité fonctionnelle a été son atout. Conçue pour sortir des fermes, pour supporter des routes défoncées, la 2CV a offert une suspension novatrice, une traction avant et un moteur boxer bicylindre refroidi par air. Les ingénieurs cherchaient la robustesse, pas l’opulence. C’est cette philosophie qui expliqua les listes d’attente — parfois jusqu’à trois ans — et la production qui s’étendra sur quatre décennies, avec plus de cinq millions d’exemplaires fabriqués.
- Années 1935–1948 : idée et prototypage (TPV, Cyclope)
- 1948 : présentation au Salon de Paris
- 1958 : production en série à Levallois et déclinaisons utilitaires
- 1990 : fin de production à Mangualde (Portugal)
| Année | Événement clé |
|---|---|
| 1935 | Idée du TPV, besoin de motoriser les campagnes |
| 1948 | Première présentation au Salon de Paris |
| 1958 | Production à Levallois et diversification des modèles |
| 1970–1973 | Expéditions Paris-Kaboul-Paris et Raid Afrique |
| 1990 | Dernière sortie d’usine à Mangualde |
La 2CV est devenue l’icône d’une époque : accessible, pratique et étonnamment adaptable. Les choix techniques — châssis simple, carrosserie légère, intérieur dépouillé — n’étaient pas des compromis par défaut mais des solutions réfléchies pour une voiture populaire. C’est pourquoi elle a trouvé sa place dans l’imaginaire collectif et dans des usages aussi différents que la poste, la gendarmerie, ou les expéditions lointaines.
Pour qui veut plonger dans la chronologie complète, les archives abondent et les clubs locaux tiennent des dossiers techniques précis. Le fil conducteur reste le même : une voiture née pour la campagne et devenue symbole de liberté. Insight final : la 2CV n’a pas été conçue pour plaire aux salons, mais pour durer sur les chemins.

Caractéristiques techniques et fiches modèles : moteurs, suspensions et variantes AZAM/AZLP
La mécanique de la 2CV est rarement spectaculaire sur le papier, mais incroyablement efficace sur le terrain. Le cœur de la bête : un moteur boxer bicylindre refroidi par air, une architecture qui favorise la simplicité et la facilité d’entretien. Côté consommation, l’objectif originel était moins de 3 l/100 km, une promesse qui a rendu la 2CV très économique pour son époque.
Moteurs et transmission : clefs de lecture
Les variantes techniques se sont multipliées au fil des années : moteurs de 375 cm³ au départ, puis 425, 435, 602 cm³ et plus selon les versions. Les codes AZAM et AZLP apparaissent dans les fiches techniques : ce sont des désignations de carrosseries et d’ensembles mécaniques, utiles pour trouver les pièces compatibles lors d’une restauration.
- Architecture : bicylindre boxer, refroidissement par air
- Transmission : traction avant, boîte 4 vitesses
- Suspension : grande course, conçue pour absorber les surfaces irrégulières
- Puissance : évolutive selon les millésimes, suffisante pour une conduite détendue
| Élément | Description |
|---|---|
| Moteur initial | 375 cm³ boxer, refroidi par air, très simple à entretenir |
| Consommation visée | ~3 l/100 km en conditions optimales |
| Suspension | Suspension à grand débattement, idéale sur chemins |
| AZAM / AZLP | Codes utiles pour identifier les variantes de carrosserie et pièces |
Exemple concret : une 2CV 425 cm³ de fin de production grimpe mieux sur les côtes et reste très tolérante. Pour un usage quotidien ou un road trip, l’attention se porte sur l’entretien du système de refroidissement par air (nettoyage des ailettes), l’état du câble d’accélérateur et la synchro carburateur. Les pièces d’usure sont simples et donc souvent disponibles via des clubs ou des spécialistes.
Entretien technique courant et conseils pratiques
Sur la route, quelques gestes sauvent la journée : contrôler la tension de la courroie (si modèle équipé), vérifier l’état des silentblocs, graisser les points pivot, et surveiller les freins. Pour les restaurations, différencier les pièces AZAM/AZLP évite des remplacements inutiles. Les astuces de terrain : toujours avoir une bougie de rechange, un filtre à essence de secours et une bombe de dégrippant.
Liste d’entretien prioritaire :
- Contrôle des jeux aux soupapes et état des bougies
- Vérification du système d’allumage et du condensateur
- Réglage carburateur et richesse
- Inspection des amortisseurs et silentblocs
- Contrôle des freins et des câbles
| Problème courant | Remède rapide |
|---|---|
| Démarrage difficile | Vérifier bougie, condensateur, niveau d’essence |
| Vibrations | Contrôle de l’équilibrage, silentblocs, bougies |
| Surchauffe | Nettoyage des ailettes moteur, vérifier l’apport d’air |
Insight final : la 2CV n’est pas une voiture high-tech, mais sa mécanique claire et accessible transforme n’importe quel bivouac en atelier improvisé — à condition d’avoir les bases et un club de passionnés sous la main.
Modèles emblématiques et éditions spéciales : Charleston, Méhari, Sahara et autres variantes Spécial
La 2CV n’est pas une seule voiture mais une famille étendue. Certaines déclinaisons ont acquis un statut de star : la Charleston avec son look bicolore, la Méhari qui partage l’ADN mais avec une carrosserie en plastique, et la CV Sahara — fameuse pour ses deux moteurs, un à l’avant et un à l’arrière — conçue pour franchir les terrains difficiles.
Portraits de modèles
La Charleston est un classique des années 80 : intérieur cosy, livrable en teintes affirmées, elle incarne le style plus que la nouveauté technique. La Méhari, elle, est une voiture à part entière : plastique ABS, esprit plage, rustique et fun, parfaite pour les escapades côtières. La Sahara est presque militaire : deux moteurs synchronisés, sélection de traction avant/arrière, idéale pour s’extraire des sables et des pistes boueuses. Ces variantes ont chacune une clientèle fidèle et un marché qui leur est propre.
- Charleston : esthétique, valeur de collection élevée
- Méhari : design utilitaire, parfaite pour l’été
- Sahara (CV) : capacité tout-terrain, rare et recherchée
- Spécial / AZAM : versions utilitaires et légères
| Modèle | Caractéristiques principales | Usage typique |
|---|---|---|
| Charleston | Bicolore, intérieur soigné, valeur collection | Balades, événements vintage |
| Méhari | Carrosserie ABS, toit amovible | Plage, loisir |
| CV Sahara | Deux moteurs, tout-terrain | Expéditions, raids |
| Spécial / AZAM | Utilitaire, léger, simple | Travail, petits commerces |
Conseils pour l’achat : vérifier le carnet, la conformité des plaques, et identifier si la voiture est AZAM, AZLP ou autre code de carrosserie. Les Charleston bien conservées peuvent grimper en valeur ; la Méhari demande une attention particulière au vieillissement de la plastique; la Sahara, rare, implique une recherche ciblée de pièces d’origine.
Éditions spéciales et anecdotes
Il y a eu des éditions dites « Spécial » ou « Cocorico » qui adaptent la 2CV à l’air du temps sans trahir la recette. Les clubs organisent des rassemblements où les modèles se racontent entre propriétaires. Un exemple célèbre : des 2CV ont servi dans des expéditions légendaires, comme le Paris-Kaboul-Paris ou le Raid Afrique, en prouvant que la simplicité peut transcender les préjugés.
Liste : critères de sélection selon usage
- Usage quotidien : privilégier un modèle Spécial avec pièces de rechange disponibles
- Collection : chercher Charleston ou éditions limitées, état matching numbers
- Expédition/raid : préférer Sahara ou préparer un châssis renforcé
| Astuce achat | Pourquoi c’est important |
|---|---|
| Identifier code AZAM/AZLP | Assure la compatibilité des pièces |
| Vérifier corrosion plancher | Zone fréquente de défaut structurel |
| Contrôle historique | Valide les restaurations et la valeur |
Insight final : choisir une 2CV, c’est choisir une histoire autant qu’un véhicule. Se laisser séduire par une Charleston, une Méhari ou une Sahara, c’est accepter un caractère et des contraintes — et surtout entrer dans un réseau de passionnés prêts à partager pièces, conseils et anecdotes.
Culture, cinéma et road trips : la 2CV dans la mémoire collective et les médias (France 3, Dolce Vita)
La 2CV n’est pas seulement une voiture ; elle est un personnage qui apparaît dans des films, des émissions et des images d’Épinal. En France, sa présence est régulière sur des chaînes comme France 3 lors de reportages patrimoniaux, et elle est associée à des moments de cinéma populaire, notamment avec les comédies de Louis de Funès — la 2CV y joue souvent le rôle de catalyseur de quiproquos et de poursuites burlesques.
De la Dolce Vita à la route des expéditions
La figure du road trip en 2CV évoque une Dolce Vitaà la française : liberté, lenteur et paysages. Les raids tels que le Paris-Kaboul-Paris ont inscrit la 2CV dans une tradition d’aventure. Les images de la Deuche traversant déserts et montagnes ont fait le tour du monde, montrant qu’un véhicule simple pouvait s’attaquer à l’extraordinaire.
- Présence au cinéma : comédies, road movies et documentaires
- Médias : reportages historiques sur France 3 et chaînes régionales
- Clubs et rassemblements : vie associative très active
- Événements internationaux : raids, rallyes et shows
| Type d’apparition | Exemple |
|---|---|
| Film | « Le Gendarme de Saint-Tropez » (Louis de Funès) — poursuites comiques |
| Reportage TV | France 3 : dossier sur patrimoine automobile |
| Expédition | Paris-Kaboul-Paris, Raid Afrique |
Les clubs jouent un rôle central : ce sont eux qui préservent la mémoire technique (AZAM, AZLP), vendent des pièces, organisent des bourses et accueillent les néophytes. Un club fictif mais représentatif, le « Club des Deuches Vagabondes », illustre le circuit type : membre trouve pièce, dépanne sur le bord de la route, organise une sortie et diffuse des tutoriels au reste du réseau.
Liste d’événements à retenir :
- Rassemblements locaux du Club — échanges techniques et pièces
- Salon Rétromobile — exposition de modèles rares
- Raid 2CV Cross — compétition et convivialité
- Projections / festivals cinéma où la 2CV tient un rôle symbolique
| Média / Événement | Impact culturel |
|---|---|
| France 3 | Reportages qui renforcent le mythe national |
| Films (ex. Louis de Funès) | Popularise la 2CV comme élément comique et identitaire |
| Rassemblements | Maintiennent la communauté active et l’offre de pièces |
Insight final : la 2CV occupe un territoire entre nostalgie et action ; elle est autant un objet de collection qu’un passeport pour des aventures humaines, souvent médiatisées par France 3 et racontées dans les reportages comme dans les récits de route.
Entretien, restauration et astuces de terrain : vivre la route avec une 2CV (conseils pratiques)
Dans la pratique, la 2CV demande une approche pragmatique. Les mains doivent être prêtes à se salir, le coffre rempli d’outils basiques et le carnet de bord tenu à jour. Les restaurations réussies sont souvent le fruit d’un réseau : fournisseurs, clubs, garages spécialisés. Pour un soutien professionnel, il existe des ateliers comme Auto Muller qui proposent des prestations adaptées aux classiques.
Outils indispensables et kit de dépannage
Un trajet en 2CV nécessite des pièces et outils spécifiques. Les artisans et clubs recommandent une trousse compacte mais complète : bougies de rechange, câble d’accélérateur, filtres à carburant, jeu d’outils à cliquet, bombe de dégrippant et un manuel technique. La logique est simple : réparer vite, repartir et raconter l’histoire au bivouac.
- Bougies de rechange et clé à bougie
- Jeu de joints, câble d’embrayage/d’accélérateur
- Filtre à carburant et bougie d’avance
- Bombe de dégrippant, colliers et ruban isolant
- Manuel d’atelier et contacts du Club
| Problème rencontré | Outil/pièce à prévoir |
|---|---|
| Perte de compression | Jeu de joints, compressiomètre, bougies |
| Problème d’allumage | Bougie de rechange, condensateur, doigt d’allumeur |
| Carburateur encrassé | Nettoyage, kit joints, réglage richesse |
Pour trouver des pièces, deux voies : les fournisseurs spécialisés et le marché d’occasion nourri par les Clubs. Des ressources en ligne comme les articles pratiques aident à évaluer les coûts et les priorités de restauration. Les réparateurs spécialisés et les garages référencés sont aussi une option rassurante.
Stratégies de restauration et coût réel
Rénover une 2CV peut coûter de quelques milliers à bien plus selon l’état initial et l’ambition. La stratégie la plus saine consiste à prioriser la structure (plancher, longerons), le moteur et la sécurité (freins). Les ajouts esthétiques viennent ensuite. Rejoindre un club permet d’accéder à des pièces d’origine et à des conseils pour éviter les erreurs courantes : remplacer une partie entière alors qu’une réparation ciblée suffit, ou acheter une pièce inadaptée faute d’avoir vérifié le code AZAM/AZLP.
- Diagnostiquer structure et corrosion : priorité n°1
- Restaurer moteur et freins : sécurité et fiabilité
- Remise en état esthétique et intérieur
- Documentation et homologation si nécessaire
| Étape | Budget estimé |
|---|---|
| Réparation structure | €€ – dépend de l’étendue |
| Moteur & transmission | € – €€€ selon pièces |
| Intérieur & carrosserie | € – €€ selon travail |
Ressources supplémentaires : articles techniques et comparatifs (ex. guides de mécanique et mobilité), forums et échanges avec les Clubs. Enfin, ne pas sous-estimer la valeur pédagogique des rassemblements : démonstrations, troc de pièces, et consultations express par des restaurateurs chevronnés.
Insight final et action : avant de partir en balade, vérifier le niveau de liquide de frein et emporter une bougie de rechange — simple, efficace, indispensable.
Quelle est l’origine de l’idée de la 2CV ?
Le projet remonte aux années 1930 avec l’objectif de motoriser les campagnes : transporter deux personnes et 50 kg de marchandises sur des routes difficiles, tout en consommant très peu.
Quelles différences entre AZAM et AZLP ?
Ce sont des codes de désignation utilisés pour identifier des variantes de carrosserie et d’équipements. Ils aident à vérifier la compatibilité des pièces lors d’une restauration.
La 2CV est-elle adaptée aux raids ?
Oui, certaines versions comme la CV Sahara ont été conçues pour le tout-terrain et des expéditions. Les raids historiques montrent que, bien préparée, une 2CV peut affronter des terrains extrêmes.
Où trouver des pièces et de l’aide ?
Les Clubs, les bourses d’échanges et des garages spécialisés sont les meilleures sources. Des sites techniques et des ateliers référencés fournissent des prestations adaptées aux classiques.
Liens utiles :